La Motivation



La motivation est l’ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l’origine du
comportement individuel. On distingue la motivation intrinsèque de la motivation extrinsèque.

Avant d’expliquer ce qu’est la motivation intrinsèque et extrinsèque, nous allons voir quelques théoriciens qui ont traités de la motivation.

I-LES THEORICIENS DE LA  MOTIVATION
 
1-La pyramide de Maslow.

A la base des théories humanistes, l’humain est vu comme un être fondamentalement bon se
dirigeant vers son plein épanouissement. Cette approche suppose l’existence du Moi et insiste
sur l’importance de la cause et de la cause de soi. Le but recherché par le psychologue
humaniste est donc de permettre à tout individu de se mettre en contact avec ses émotions et
ses perceptions afin de se réaliser pleinement c'est-à-dire atteindre l’actualisation de soi.
Pour Maslow (1970), le comportement est aussi notre désir conscient de
croissance personnelle.

Selon Maslow, les besoins sont organisés selon une hiérarchie ou, à la base, on retrouve les
besoins physiologiques élémentaires et au sommet, on retrouve les besoins psychologiques et
affectifs d’ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui créent la motivation.
- à la base de la pyramide on retrouve les besoins de maintien de vie (respiration,
alimentation, élimination, maintien de la température, repos et sommeil…). Ces
besoins sont fondamentaux.

- L’étage au dessus représente les besoins psycholigiques : de sécurité, de propreté
et de maîtrise (pouvoir sur l’extérieur).

- Le troisième étage est représenté par les besoins sociaux : d’affectivité, d’estime de
la part des autres et d’appartenance.

Si ces besoins de base sont satisfaits, il y a apparition, selon ce que l’on appelle le principe
d’émergence, d’autres besoins dits besoins secondaires du développement, qui sont plus de
l’ordre de la réalisation de soi, comme être libre, que du comblement de manques.

- le quatrième étage est le besoin d’estime de soi même (sentiment d’être utile,
d’avoir de la valeur)

- une fois ce besoin satisfait, on peut accéder au sommet de la pyramide c'est-à-dire
arriver à la réalisation de soi (accroître ses connaissances, développer ses valeurs,
avoir une vie intérieure…) et comme dit Nietzsche : »devenir ce que nous
sommes ».

2-Porter et Lawle

Selon eux, un individu ne s’implique dans l’action que s’il a répondu inconsciemment « oui »
aux trois questions suivantes :
  • Suis-je capable d’atteindre mon objectif ?
  • Y aura-t-il une contrepartie de mon entourage ?
  • L’enjeu présente-t-il un intérêt ?
II – LA MOTIVATION INTRINSÈQUE

1 – Définition

La motivation intrinsèque signifie que l’on pratique une activité pour le plaisir et la
satisfaction que l’on en retire. Une personne est intrinsèquement motivée lorsqu’elle effectue
des activités volontairement et par intérêt pour l’activité elle-même sans attendre de
récompense ni chercher à éviter un quelconque sentiment de culpabilité.

2- Les facteurs déterminants de la motivation intrinsèque.

• La curiosité apparaît expérimentalement comme un besoin naturel. La curiosité est un
déterminant de la motivation qui ne subit pas de baisse ni d’usure avec la satisfaction.
Elle constitue toujours un mouvement psychique d’exploitation, visant à savoir.

• L’autodétermination est le besoin de tout sujet de se percevoir comme la cause
principale de son comportement, de pouvoir choisir ses comportements.
Tout ce qui est ressenti comme pression, contrainte, contrôle, réduit l’autodétermination et fait
baisser la motivation intrinsèque. Les situations de compétition, de temps imposé, de
surveillance diminuent la motivation intrinsèque. A l’inverse, les situations dans lesquelles les
sujets ont la possibilité de choisir les taches et/ou leurs conditions d’exécution, et dont ils
connaissent les objectifs à long terme, conditionne la motivation intrinsèque.

• Le sentiment de compétence est issu du traitement des informations qui font connaître
les effets de nos actions. Une action qui réussit, de bons résultats mais aussi des
informations régulatrices augmentent le sentiment de compétence.
L’autodétermination et le sentiment de compétence jouent un rôle central dans la motivation
intrinsèque.

• La conscience des buts organise l’activité du sujet dans quatre dimensions :

- L’attribution de l’attention à la tache.
- La mobilisation de l’effort
- L’accroissement de la persévérance
- La définition des stratégies de travail.

De nombreux travaux expérimentaux montrent que des sujets auxquels on attribue des buts
difficiles, pourvu qu’ils soient accessibles, présentent de meilleures performances que ceux à
qui on demande de faire de leur mieux ou à qui on ne donne pas de but.
D’après Vallerand : « les buts difficiles et accessibles ont un effet motivationnel important,
dans la mesure ou ils induisent un sens d’accomplissement personnel. »

III – LA MOTIVATION EXTRINSEQUE

1- Définition

La motivation extrinsèque se définit comme suit : le sujet agit dans l’intention d’obtenir une
conséquence qui se trouve en dehors de l’activité même ; par exemple, recevoir une
récompense, éviter de se sentir coupable, gagner l’approbation sont des motivations
extrinsèques .

2 – Les facteurs déterminants de la motivation extrinsèque.

Dans le monde scolaire, les exemples de ce type de motivation ne manquent pas : travailler
pour obtenir de bonnes notes ou pour éviter les mauvaises, ou encore pour faire plaisir à ses
parents, voir à son ou ses professeurs. Moi même j’ai vu, lors de mon stage, ce genre de
motivation avec le système de bon point. Mais, j’ai pu noter que cela ne fonctionner pas avec
tous les élèves, en effet certains s’y désintéressent carrément.

On peut donc dire que contrairement à la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque est
gérable et dépend de l’enseignant. Face aux élèves « faibles et démotivés », il peut :
- Leur exprimer sa confiance en leur capacité de réussir.
- Eviter de créer des situations compétitives dans lesquelles ils peuvent que perdre.
- Eviter de les réprimander devant leurs camarades.
- Eviter de leur exprimer de la pitié devant un échec.
- Leur donner autant d’attention qu’aux élèves forts.
- Démontrer de l’enthousiasme à leur enseigner et de l’intérêt à leur réussite.

Nous pouvons donc dire qu’un premier facteur de motivation c’est l’attitude de l’enseignant
envers ses élèves.
Souvent nous voyons aussi que la motivation extrinsèque est vécue comme une contrainte
alors que la motivation intrinsèque est totalement autodéterminée. Des résultats vont même
plus loin puisqu’ils montrent qu’une activité jugée au préalable intéressante par des élèves,
c'est-à-dire qu’ils pratiquent uniquement pour le plaisir, perd de son intérêt si elle est
pratiquée sous la contrainte. Citons à titre d’exemples la récompense, les limites temporelles
ou encore la recherche de valorisation. Nous pouvons remarques que ces trois exemples de
contraintes sont couramment utilisés dans le monde scolaire.
L’autodétermination est donc une clef de motivation qui va de l’absence de motivation à la
motivation intrinsèque en passant par la motivation extrinsèque qui présente elle une certaine
graduation.

En effet, par exemple celui qui travaille en cours que sous la menace d’une sanction
immédiate est faiblement autodéterminé, alors qu’un élève qui travaille car il sait que ses
aspirations futures dépendent de ses résultats scolaires sera fortement autodéterminé.
Il faut cependant distinguer, dans le cadre scolaire, l’autodétermination de l’autonomie, dans
la mesure ou le deuxième concept n’implique par forcément le premier. En effet, si nous
définissons l’autonomie comme la capacité pour l’élève d’effectuer une activité sans
l’intervention d’un encadrement quelconque, il reste que cette activité peut être effectuée sous
la menace ou en vue d’en soutirer une récompense.

Autre facteur de motivation extrinsèque : le choix des activités et la façon dont celles-ci sont
conduit. En effet, je citerais comme exemple ce que j’ai vu en stage, ou le simple fait de
changer de livret de lecture motivé les élèves.
Nous pouvons aussi citer la motivation liée à l’outil informatique et aux TIC qui sont
d’actualité. Les élèves se retrouvent donc avec un outil dont tout le monde parle donc
intéressant à leurs yeux et plus attractif qu’un simple manuel scolaire : ce qui a donc pour
effet de les motiver.

Mettons en lumière quelques autres facteurs clés de motivation :

- La pratique quotidienne de la pédagogie de l’erreur et de l’évaluation formative, ou
l’erreur est une bonne occasion d’apprendre, et non pas de juger, ni sanctionner,
permet d’installer progressivement dans la classe un climat d’apprentissage
favorable.
- Grâce à l’attitude d’écoute, de confiance et de respect envers les élèves,
particulièrement marquée lors de discussions, ceux-ci se sentent reconnus,
considérés et valorisés.
- Le comportement de guide et d’aide opposé à celui d’expert améliore petit à petit,
aux yeux des élèves l’image traditionnelle du professeur.
- Et enfin, l’adaptabilité du professeur qui n’est ni rivé au programme, ni à des
objectifs préétablis et immuables mais en revanche toujours prêt à aider les élèves
face à leurs difficultés, transforme positivement la représentation que l’élève se fait
du milieu scolaire.

La motivation extrinsèque est un besoin de renforcement qui dépend de plusieurs facteurs.
Cependant, plusieurs recherches disent que les récompenses ou tout autre formes de
motivation extrinsèque « tuent » la motivation intrinsèque. Il ne faut pas pour autant arrêter
de donner des récompenses, mais simplement faire attention de ne pas diminuer la motivation
intrinsèque en donnant des bonbons à quelqu’un qui n’en a pas besoin pour accomplir ce qu’il
aurait accompli sans aucune autre forme de récompense.
En conclusion, la motivation à l’école n’est pas quelque chose de figée, mais bien une sorte de
graduation qui va de l’amotivation à la motivation intrinsèque en passant par la motivation
extrinsèque. La motivation intrinsèque étant le point le plus haut de la graduation, il faut
veiller à ce que l’école ne l’étouffe pas.

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