L'échec et la réussite



Comment l’échec peut-il procurer de la joie ? Tous ceux qui ont vécu un échec ont en ressenti une douleur. Néanmoins, Il n’y a pas d’échec sans de grandes leçons ou de hautes distinctions.
L’échec n’est pas contraire à la réussite. Nous n’applaudissons les gens qu’aux moments de leurs réussites. Cependant, nous oublions qu’avant cette réussite, ces individus sont passés par les douloureux moments de l’échec.
Sans ces défaites, il n’y aurait pas eu de réussite. L’échec est un passage obligatoire vers la réussite. Ainsi, l’échec est une composante de la réussite.
La défaite est un moment dur à vivre car nous l’associons au désespoir dans lequel nous nous retrouvons. Elle est aussi dure car elle révèle notre ignorance ou notre manque d’expérience. En effet, c’est comme si on nous faisait voir le côté de notre être qu’on aurait aimé ignorer. L’échec est donc un moment de vérité. Un moment où nous nous rendons compte que le désir pour atteindre notre but, à lui seul, ne suffit pas. Nous ne sommes pas encore prêts. Ce n’est pas encore notre saison de récolte. Les impatients abandonnent. Les sages se saisissent, apprennent et poursuivent. Platon disait que l’apprentissage est similaire à une marche difficile dans une caverne noire dont l’extrémité est lumineuse. La paroi de cette caverne est faite, à mon sens, entre autres d’échecs.
Nous profitons de l’expérience de la réussite et de celle de l’échec différemment. La première nous procure de la satisfaction, souvent sans plus. L’autre, nous fait goûter l’amertume de la défaite avec des leçons à retenir. « J’ai de l’expérience maintenant » ou encore « cela m’a permis de changer d’angle de vision » dit-on après avoir digéré un échec. Souvent l’échec nous pousse à l’analyse. Nous prenons du recul. Nous découvrons ce qui ne va pas ou encore ce qui devrait être fait. Nous sommes résolus pour le prochain essai. Cela crée en nous une détermination. Nous sommes plus forts et plus armés. La réussite se trouve alors plus proche.
Personnellement, cette façon d’aborder l’échec me permet d’une part d’en tirer des leçons qui viennent enrichir mes expériences passées et d’autre part de persister sur le chemin de la réussite en accueillant tout revers comme une simple expérience fort enrichissante. Cette nouvelle perception se trouve à l’opposée de ce que nos parents, l’école et la société nous ont transmis sur le sens de l’échec.
Tous les parents souhaitent à leurs enfants de grandes réussites sans échec. Ils font obstinément tout pour faire éviter l’échec à leur descendance. Beaucoup de parents adoptent une perception négative de l’échec. Certains, craignent les regards des proches et des amis de la famille. Ils ne supportent pas la remarque : «  votre enfant a échoué ». D’ailleurs, tous ces parents préfèrent voir leurs enfants emprunter les voies « sûres » de la réussite (grandes écoles, écoles d’ingénieurs, médecins, pilotes etc.). Ils ne prennent pas toujours en considération que l’échec est une source d’apprentissage.  C’est un simple passage vers la réussite. Les parents ne sont pas les seuls à adopter cette perception négative de l’échec, l’école aussi.
L’école forme ses disciples à la réussite. Autrement dit, tout est fait pour éviter l’échec. Comme à la maison, l’échec est puni, parfois sévèrement. L’échec est la bête noire guettée par les professeurs réputés bons.«Merci de nous faire partager ton échec, nous souhaitons en tirer des leçons pour toute la classe », sont des phrases que seuls les professeurs surnommés extra-terrestres prononcent en classe. Etonnant, quand on apprend que le moment de l’échec peut être un des meilleurs pour accélérer le processus d’apprentissage chez l’enfant.
Après l’école, on se retrouve face à une société qui n’applaudira jamais un échec. Même en fêtant une réussite, on préfèrera fermer l’œil sur ces moments souvent dits difficiles. On contemple les réalisations actuelles sans trop chercher par quelle caverne noire est passé leur maître d’œuvre. On croît souvent que le temps des échecs fut un et celui de la réussite fut un autre. Pourtant, au fond, nous savons que ce sont les expériences d’échecs qui permettent, pas à pas, d’éclaircir le chemin de la réussite. Mais l’héritage familial et celui de l’école ont déjà borné notre perception de l’échec. Ainsi, notre potentiel reste inexploité par la peur de l’erreur, composante fondamentale de l’échec.
La créativité et la prise d’initiative sont les principaux dons condamnés à ne plus resurgir face à une perception négative de l’échec. On ne peut être créatif et être avide d’aventures dans n’importe quel domaine en ayant en même temps une peur bleue de l’échec.
En exigeant de quelqu’un d’éviter l’échec on lui suggère, en effet, de laisser sa créativité et sa prise d’initiative pour un autre jour. Or, ces deux dons sont à la base de la réussite de grands hommes dans le monde entier. Evidemment, en usant de notre potentiel créatif et en prenant des initiatives, nous prenons le risque de commettre des erreurs, et parfois beaucoup. Ces erreurs, en les accueillant à bras ouverts, sont de riches ressources pour découvrir ce qui ne marche pas et ce qui pourrait marcher. Ainsi, plus on en commet, plus on apprend. Le chemin menant vers la réussite se retrouve rétrécit. La différence entre ceux qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas, est que les premiers patientent devant beaucoup d’échecs. Quant aux seconds, ils préfèrent s’arrêter aux premières tentatives défectueuses.
Un conseil que j’ai appris de Brayan Tracy : «  si vous voulez réussir vite, multipliez au maximum vos échecs ».    Quelle joie peut avoir alors l’échec !

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